Le tombeau des ancêtres

«La civilisation occitane, et proprement limousine, meurt tout doucement. Je ne désire point verser d'inutiles larmes sur cette évolution, ni même en rechercher les modalités et les causes. Les faits que je voudrais étudier, on a pu les observer, et souvent ils vivent encore, sur un point extrêmement étroit du Limousin, à savoir mon village, Germont, d'où l'on voit le soleil se lever au plus haut sur le mont Ceix. Un village qui, comme tant d'autres, meurt étouffé par les ronciers et la forêt jeune montant à la place des champs. [...] Je ne rapporte presque aucun élément qui ne m'ait été fourni dans ma propre famille, et qui ne soit pour moi d'expérience vécue, sans suivre d'autre plan que celui du calendrier catholique, au seul examen des coutumes, pratiques et croyances qui, au long de l'année, sollicitent l'attention et l'observance religieuse. Mon ambition n'est pas tant d'en donner un tableau complet que de rechercher le sens, ésotérique mais surtout psychologique, de ces traditions.»