Le Tour se gagne à l'Alpe

Le centenaire du Tour de France célèbre cette année tous les monuments qui ont fait son histoire. Or s'il en est un qui marque les esprits de ces 25 dernières années, c'est bien l'ascension de l'Alpe d'Huez. On l'appelle familièrement la montée de l'Alpe.... Chaque année - à sept exceptions près - depuis 1976, le Tour y déroule son grand show télévisé. Le centenaire ne pouvait bien sûr l'éviter. La caravane s'y arrêtera pour la 23^e fois. On l'appelle aussi la plate-forme d'Huez, la muraille de l'Oisans, le temple montagnard ou la «montagne des Hollandais», parce que les coureurs du plat pays, paradoxalement, s'y sont particulièrement distingués. L'Alpe bouillonne de toute l'alchimie propre à l'épopée cycliste. Elle devient le passage obligé, l'étape clef, la grimpée reine, le jour stratégique où le Tour se gagne ou se perd. Voilà le vrai succès de l'Alpe, la montée joue toujours le rôle de justicier. Merckx y a terminé - ou presque - sa carrière dans une immense détresse. Fignon y enfila à trois reprises le maillot jaune. Thévenet y sauva son Tour. La liste est longue.

Chacune des 22 éditions porte en elle sa part d'exploits et de drames. Là-haut, le Tour a sacré un nouveau lieu de légende. Il lui manquait un livre pour inscrire cette saga en lettres d'or sur les pages encore blanches de l'épopée moderne.

Voici le roman de l'Alpe...