Le Transcorrézien

Quel est le Français qui ne garde en son cœur le souvenir ému d'un de ces petits trains qui sillonnaient nos campagnes ?

Baptisé le Transcorrézien, ou plus familièrement «le tacot», celui qui relia, pendant cinquante ans, Tulle à Ussel, a pris valeur de symbole.

Inauguré en 1913 par le président de la République en personne, M. Poincaré, il fut l'épine dorsale de tout le plateau limousin. Circulant à travers prairies et montagnes, franchissant d'imposants ouvrages d'art spécialement créés pour lui (et désormais fleurons du patrimoine), il rythmait les travaux et les jours d'une population terrienne dont il était le lien privilégié et la seule ouverture sur le monde. Mêlé à tous les événements de la vie locale et nationale, aux mariages, aux foires, aux pèlerinages et à la Résistance, il n'a cessé depuis sa disparition de hanter l'inconscient collectif. Débordant ses limites départementales, il compose le microcosme d'une société française qui réveille en nous d'intenses nostalgies.

Gilbert Ganne a interrogé les acteurs et les témoins de cette véritable épopée, pétrie des qualités de tout un peuple, tandis que le crayon de Gabriel Edme en souligne, en contrepoint, les péripéties les plus drôles.