Le verso du contrat

Nuit du 26 au 27 février 1992 : nuit tragique pour Gabriel Léonétout et sa famille. Leur commerce de Saint-Léonard-de-Noblat, en Limousin, flambe !

L'enquête va trop rapidement conclure à un incendie volontaire, mais l'expertise est contestée, et le tribunal rend un jugement de non-lieu, qui sera confirmé par la cour d'appel de Limoges. La famille est enfin innocentée.

En réalité, les ennuis commencent, car la compagnie d'assurances va plus que traîner les pieds, user de mille subterfuges tortueux pour retarder le versement des sommes dues. Gabriel vit alors une période d'errance émaillée de situations proprement kafkaïennes qui aboutiront à la mise en redressement judiciaire de l'entreprise.

Quand d'autres auraient baissé les bras, il va lutter, sensibiliser la presse et l'opinion. Malgré une santé déjà précaire, il entreprend un pèlerinage combatif, «La marche du pot de terre», qui le conduira à Tours, où siège le pot de fer récalcitrant qui l'a mis sur la paille.

Ce récit est un témoignage fort, poignant, mais exprimé avec l'étonnante pudeur de ceux qui ont souffert dans leurs entrailles en affrontant un monstre froid au fil et au cœur du labyrinthe. En même temps, l'auteur décrit avec précision les ficelles financières qui permettent au monde de l'assurance, portant les nobles et beaux habits de la mutualité respectable, de tondre la laine de ses sociétaires pour mieux cultiver ses profits.

Le livre refermé, le lecteur aura perdu bien des illusions, mais aura reçu une leçon de grand courage et de sagesse. Cette sagesse, Gabriel ne l'a pas cultivée en charentaises ! ...