Le Vote de la soustraction d'obédience en 1398. Vol. 1

Pour résoudre le schisme, qui avait partagé la chrétienté d'Occident en deux obédiences (Rome et Avignon), la France essaya plusieurs politiques. En 1398 ce fut la « soustraction d'obédience », qui consistait à refuser d'obéir au pape d'Avignon, Benoit XIII, jusqu'à ce que les deux papes rivaux se démettent conjointement. Avant de commettre un tel acte, le roi voulut avoir le consentement de son clergé : une assemblée de plus de 300 évêques, abbés et représentants des chapitres et universités, fut appelée à donner son avis par écrit. L'enjeu était tel que l'on conserva précieusement les 293 cédules du vote. Ces bulletins présentent un intérêt historique exceptionnel : les responsables, dont certains portent des noms connus (Cauchon, Courtecuisse, Petit...), y disent plus ou moins longuement leur opinion sur une politique qui était également l'émanation de conceptions ecclésiologiques nouvelles. Mais ce dossier est aussi remarquable pour la paléographie : il offre une sorte de coupe instantanée des habitudes graphiques d'un groupe social homogène, dont les individus sont identifiés, à un moment spécialement important pour la diffusion de la pratique de l'écriture.

La présentation, l'édition et la reproduction en fac-similé des cédules font l'objet du tome premier ; un deuxième (en préparation) sera consacré aux notices biographiques des votants.