Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 258 pages
Poids : 446 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782753501317
Lectures de Duras
Le ravissement de Lol V. Stein, Le vice-consul, India song
Quatrième de couverture
Lectures de Duras
Le Ravissement de Lol V. Stein, Le vice-Consul ; India Song
Une « chambre d'écho » : la formule d'India song renvoie à l'interrogation que l'écrivain mène sur le principe d'identité, dans cette oeuvre ainsi que dans Le Ravissement de Lol V. Stein et Le Vice-Consul.
Identités esthétiques : chaque texte laisse résonner des voix littéraires multiples dont le timbre fusionne dans une rumeur commune et s'amalgame avec des modèles autres (cinéma, théâtre, musique). Seule cette conscience éclatée de la littérature, accordée à la mémoire chaotique des personnages, permet d'instituer des pratiques d'écriture alternatives, en prise sur des expériences existentielles décalées. Identités subjectives, alors : l'écrivain met en scène des sujets projetés à leurs confins et en prospecte l'intimité rétive, qui exige la part de l'ombre - le non-dicible, le sens suspendu - pour pouvoir se représenter. Identités historiques, aussi : une date apparaît, dans India song, à partir de laquelle les trois récits frappés d'atemporalité semblent se mettre en perspective : 1938. Décomposés, un univers éclate, comme les lépreux, une civilisation se suicide, comme Anne-Marie Stretter, un monde va à sa perte, comme Lol. Dans une écriture du traumatisme sans objet fixe, qui tronque les corps et les voix, morcelle les discours et les consciences, désarticule les arts et le logos, il est, par delà la question intime, une mémoire collective qui s'énonce sans se dire, un innommable des récits qui leur confère sa dimension lazaréenne.
Cette « chambre d'écho » donne son titre au premier des cinq actes du présent recueil. Anne Cousseau, Dominique Denes, Aline Mura-Brunel s'y intéressent aux entrechocs de la mémoire et aux altérations de la conscience qui appellent, dans les trois oeuvres, des cheminements esthétiques différenciés. Les deux actes suivants sont centrés sur Le Ravissement de Lol V. Stein : l'un cible avec Michaël Sheringham, Bernard Alazet, Sylvie Loignon et Christine Jérusalem certains motifs privilégiés de l'imaginaire durassien ; l'autre décline avec Marie-Hélène Boblet, Joël July et Lucien Victor les modalités de la subversion stylistique propres aux trois récits. Au quatrième acte, Christiane Blot-Labarrère et Madeleine Borgomano analysent les incertitudes liminaires d'une écriture partagée, dans Le Vice-Consul et India song, entre récit littéraire, partition musicale, écran cinématographique, scène de théâtre. Le cinquième acte permet à Véronique Taquin de définir certains traits de l'esthétique cinématographique du cycle indien, et à Jean Cléder de mettre en parallèle la défiguration du sujet dans les récits et la figure imposante/imposée de Duras écrivain.