Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 394 pages
Poids : 615 g
Dimensions : 15cm X 24cm
EAN : 9782729707552
Leonora, Lydia et les autres
études sur le (nouveau) roman anglais du XVIIIe siècle
Quatrième de couverture
Dans l'Angleterre du XVIIIe siècle, la Bibliothèque de fiction subit une véritable mutation. Cette étude s'efforce d'approfondir les enjeux de cette «bataille des livres», en prenant pour guides quelques héroïnes qui ont la particularité d'être aussi des lectrices forcenées : Leonora au début du siècle, Lydia vers la fin, mais aussi leurs consoeurs Pamela (qui s'en défend), Arabella, Angelina, jusqu'à Emma, laquelle chez Flaubert expie tragiquement une fascination qui n'a été punie chez ses aînées que du ridicule ou de la mortification. Les chapitres analysent les relations conflictuelles qui s'établissent entre les auteurs et les lecteurs (et lectrices) se disputant la mainmise sur le «corps romanesque». C'est cette rivalité qui pousse à l'innovation, par le moyen de stratégies toujours réinventées de déni et de détournement, de parodie et de réinvestissement. L'étude particulière de paratextes symptomatiques chez Defoe, Richardson, Fielding, Sterne, Smollett, alterne avec celle, plus générale, des moments importants de l'histoire littéraire : la notion même de novelty, et du «novelist» comme news-writer puis comme novel-writer, en passant par la conceptualisation esthétique du «Nouveau» chez Addison, le statut problématique des autobiographies confessionnelles de Defoe, l'«affaire Pamela», la vogue du sentimentalisme. On verra, chemin faisant, qu'il y a autant de continuité, voire de superposition, entre le roman comme romance et le roman comme novel - ce qu'on désignera comme le (nouveau) roman. Cette distinction canonique se révèlera être une question de pose lectoriale, pas de genre. Nos héroïnes emblématiques feront ainsi preuve d'une étonnante vitalité d'un auteur à l'autre : la biographie de Leonora, esquissée par Addison, est poursuivie par Fielding, et complétée par Maria Edgeworth ; celle de Lydia passe de Smollett à Sheridan avant de s'achever chez Jane Austen ; Arabella, victime d'une grave névrose romanesque chez Charlotte Lennox, rechute chez Mrs. Pye... Car la Bibliothèque peut changer, mais le désir de fiction s'alimente toujours aux mêmes sources.