Les architectes parisiens du XVIIIe siècle

Historien de l'art, Michel Gallet a consacré à l'architecture des temps modernes de nombreux articles et ouvrages publiés en France et à l'étranger. Il s'est employé à faire connaître par des expositions plusieurs personnalités importances : Boffrand, les Gabriel, Soufflot, De Wailly, Ledoux, le cabinet Chevotet-Contant d'Ivry-Chaussard, les Baroques niçois, les Palladiens français.

Le présent ouvrage vient au terme de son enquête, entreprise il y a cinquante ans. La curiosité ne s'attachait alors qu'aux hôtels et aux châteaux, surtout ca considération de leurs hôtes prestigieux ; l'architecture religieuse classique était méprisée, l'habitation bourgeoise ignorée. L'auteur fut intrigué par la beauté des immeubles qui s'élèvent au long des rues anciennes de Paris : ni les vieux guides de la capitale ni les recueils d'estampes n'en faisaient état. C'est dans le silence des archives qu'il a fallu, patiemment, retrouver leurs secrets : actes notariés, permis de construire, expertises, procès et autres documents administratifs, judiciaires et fiscaux de l'Ancien régime.

La somme des recherches de Michel Gallet est exposée ici sous la forme de quatre cents notices biographiques. Chacune d'elles retrace une aventure parfois romanesque et révèle une personnalité originale. Beaucoup d'architectes sortent de l'oubli et leurs oeuvres de l'anonymat. Ces artistes du XVIII^e siècle ont étudié, voyagé, enseigné, perfectionné la technique et approfondi la théorie de leur art ; ils ont participé au mouvement des idées et à la vie de leur temps. Peintres, sculpteurs et artisans ont travaillé sous leur direction et ont exécuté leurs dessins : le lecteur découvrira au fil des pages la part qui revient aux architectes dans l'évolution des arts décoratifs. Ils ont bâti pour le roi et les princes, l'épiscopat et les ordres monastiques, la noblesse et la bourgeoisie, les courtisanes, les financiers. Leur activité s'est exercée à travers le royaume et hors de ses frontières.

La totalité de la documentation réunie est mise en oeuvre avec la rigueur exigée par la méthode historique. Cependant, l'auteur affronte avec liberté l'acte architectural, sans ignorer ce qu'il a d'aléatoire et de mystérieux.