Le poilu des tranchés

Pur produit de la Première Guerre mondiale, la tranchée borne l'horizon du Poilu (et de son adversaire) durant les quatre années où le conflit s'enterre sur une ligne de plus de 750 kilomètres. Le quotidien y est souvent terrible, aux prises avec la boue, les rats, les poux... Et les tentatives des états-majors pour briser les lignes adverses ne se soldent que par d'effrayants gâchis humains, pour quelques mètres repris à l'ennemi.

Face à l'absurde, la vie dans les tranchées s'organise malgré tout, des travaux de terrassement à ceux des mines en passant par les patrouilles et le renseignement. L'arrière est si lointain, les permissions rares, la correspondance vitale pour garder l'espoir. Quelques-uns iront jusqu'à fraterniser avec ceux de la tranchée d'en face, soumis aux mêmes effroyables conditions de survie.

Les régiments bretons ont particulièrement souffert de l'engagement au front en 1914-1918, 140 000 soldats y laissant la vie. Les témoignages recueillis ici, la richesse de la documentation consultée, souvent d'origine familiale et inédite apportent un éclairage original, thématique, sur le sujet. Fidèle à une méthode éprouvée au gré des ses régulières publications sur la Grande Guerre (une dizaine depuis trente ans), Roger Laouénan remet l'homme au centre du débat. Ce n'est pas là le moindre intérêt de ce travail auquel puisent désormais des historiens de tous les horizons.