Les carnets de guerre de Georges Giraud, 1939-1943

Les cahiers de guerre de Georges Giraud

« Je m'appelle Georges Giraud. Je suis né à Paris le 30 juin 1882, suivant de trois petites années mon frère aîné, le général Giraud, Henri l'évadé, Giraud l'Africain. J'ai grandi derrière lui, dans ses pas mais sans les suivre. Puîné comme on dit. Et si, des années plus tard, Henri empoigna le sabre et le fusil, je m'emparai, quant à moi, du scalpel et du stéthoscope. »

Le tableau à la première personne que brosse, sous la plume de Christophe Meunier, le docteur Georges Giraud de son frère et des années noires de l'Occupation, révèle les difficultés que pose la dichotomie simpliste et manichéenne, élaborée après la guerre, entre « collabos » et « résistants ». Comme son frère, Georges Giraud appartient à ces « vichystorésistants » qu'a décrit l'historien Jean-Pierre Azéma. Comme son frère, il reste partagé entre une admiration pour le vainqueur de Verdun, qui apparaît à leurs yeux comme le sauveur potentiel de la France, et une fidélité sans borne pour une France libérée du joug nazi.

La tragédie du XX^e siècle est tout entière dans ces pages qui, de 1938 à 1943, retracent à la fois un parcours d'homme original, tout comme ce que dut être la pensée d'un bon nombre de Français ralliés à la devise du général Giraud : « Vivre libre, dans une France libre ».