Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 246 pages
Poids : 165 g
Dimensions : 11cm X 17cm
ISBN : 978-2-35872-005-2
EAN : 9782358720052
Les chasses à l'homme
histoire et philologie du pouvoir cynégétique
Les libraires en parlent
Que ce soit pour approvisionner en force de travail servile, pour acquérir des sujets et les soumettre au pouvoir par la violence ou pour éliminer des brebis galeuses d’une communauté religieuse qui se veut saine, la chasse à l’homme a toujours fait tristement partie de l’histoire humaine. Grégoire Chamayou dans son étude sur les rapports de prédation humaine, fait apparaître une idée nouvelle. Avec l’essor du capitalisme, la chasse à l’homme se cristalise dans l’organe étatique en légitimant des phénomènes de chasse populaire (domination de caste sociale, chasse aux étrangers, chasse aux juifs). La vocation d’une communauté politique n’est-elle pas alors plutôt d’assurer une protection collective contre les rapports de prédation humaine ?
Un petit essai intelligent à lire de toute urgence à l’heure des débats sur l’identité nationale.
Quatrième de couverture
Chasse aux esclaves fugitifs, aux Peaux-Rouges, aux peaux noires ; chasse aux pauvres, aux exilés, aux apatrides, aux Juifs, aux sans-papiers : l'histoire des chasses à l'homme est une grille de lecture de la longue histoire de la violence des dominants. Ces chasses ne se résument pas à des techniques de traque et de capture : elles nécessitent de tracer des lignes de démarcation parmi les êtres humains pour savoir qui est chassable et qui ne l'est pas. Aux proies, on ne refuse pas l'appartenance à l'espèce humaine : simplement, ce n'est pas la même forme d'humanité. Mais la relation de chasse n'est jamais à l'abri d'un retournement de situation, où les proies se rassemblent et se font chasseurs à leur tour.
Si la chasse à l'homme remonte à la nuit des temps, c'est avec l'expansion du capitalisme qu'elle s'étend et se rationalise. En Occident, «de vastes chasses aux pauvres concourent à la formation du salariat et à la montée en puissance d'un pouvoir de police dont les opérations de traque se trouvent liées à des dispositifs d'enfermement... Le grand pouvoir chasseur, qui déploie ses filets à une échelle jusque-là inconnue dans l'histoire de l'humanité, c'est celui du capital.»