Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 228 pages
Poids : 350 g
Dimensions : 14cm X 20cm
ISBN : 978-2-917084-54-0
EAN : 9782917084540
Les cobayes
Les libraires en parlent
Réflexion kafkaïenne sur l'homme, le système et l'économie. Sous prétexte d'une fable naturaliste, Ludvik Vaculik nous entraîne très loin dans le rire et la déraison.
Quatrième de couverture
Fils de charpentier, né en 1926 en Moravie (dont il gardera des traces de la langue, populaire, drue, volontiers anticonformiste), le Tchèque Ludvik Vaculik fait un apprentissage de cordonnier, puis des études de sciences politiques. Journaliste, il déploie sa critique sociale dans les plus importants organes de l'intelligentsia réformiste. Son roman La Hache évoque le sort de son père et l'itinéraire d'un jeune journaliste confronté, d'un idéal à l'autre, à l'usurpation du pouvoir. En 1967, son discours au Congrès des écrivains («aucune question humaine n'a été résolue en l'espace de vingt ans») est analysé comme l'un des signaux du Printemps de Prague, dans lequel il s'engage avec force. Il rédige durant l'événement le manifeste des «Deux mille mots», où il demande à la population de défendre sans faillir une culture et un socialisme purifiés des tares du passé. Ce texte est dénoncé par le régime issu de l'occupation de la Tchécoslovaquie en août 1968 comme une plateforme de la contre-révolution et aboutit à sa seconde exclusion du parti. Son oeuvre est mise à l'index.
Au ban de la société, mais se refusant à l'exil, Vaculik publie de manière clandestine, sous forme de samizdats, deux romans : Les Cobayes (1973) et La Clef des songes (1981), chronique de l'oppression témoignant de son expérience et de sa surveillance policière, au jour le jour, sous le régime communiste.
Vaculik crée les éditions Petlice («du Cadenas»), où il publie Jaroslav Seifert, Hrabal, Havel, Ivan Klima, ce qui lui vaut les poursuites persévérantes de la police d'État, la STB. Après la chute du régime communiste, il publie des textes à caractère autobiographique. Et continue de commenter, dans des feuilletons hebdomadaires, la vie politique et sociale, dans la tradition de Capek ou Havel.
Dans l'utilisation d'une voix faussement neutre et apaisante pour signifier des allégories troublantes, l'auteur des Cobayes a été comparé à Vonnegut et à Roald Dahl.
Vachek, le héros des Cobayes, travaille dans une banque d'État dont les employés passent leur temps à voler les billets de banque. À Noël, il offre à ses fils un cobaye, puis un deuxième. Il est tellement fasciné par ces animaux qu'il commence à les observer de manière systématique. Et plus il fait d'expériences sur les cobayes, plus sa vision du monde se dérègle : d'abord les choses les plus anodines, puis la santé de ses enfants, l'absence de sa femme, certaines menaces de ses collègues, et bientôt le spectre d'une banqueroute géante dans tout le pays...
Écrit en 1970, publié en samizdat puis connu dans le monde entier grâce à ses éditions étrangères, Les Cobayes est d'une actualité étonnante et amère. Rarement l'étrange aura surgi aussi insidieusement dans le quotidien, jusqu'à bouleverser, dans une apothéose kafkaïenne, la grammaire même du texte. L'écriture est faite de remarques décalées sur un quotidien où l'on finit par douter de tout. Vachek, le narrateur du livre, s'excuse de parler par énigmes. Mais le lecteur est comme lui : il n'a pas fini de découvrir le véritable sens des cobayes.