Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 640 pages
Poids : 900 g
Dimensions : 16cm X 23cm
EAN : 9782745310712
Les conflits de la tolérance
Michel Servet entre mémoire et histoire
Quatrième de couverture
Michel Servet, médecin, géographe, bibliste et théologien est né en 1509 ou 1511 près de Saragosse en Espagne. Il aurait découvert, avant William Harvey, la petite circulation du sang. Dans plusieurs traités en latin, il a développé des idées qui ont été considérées a son époque comme très suspectes d'un point de vue théologique. Elles ont fait de lui un homme traqué. Après son arrestation à Vienne, puis après son évasion, à Genève, il a été doublement condamné à mort pour hérésie, à la fois par l'Inquisition catholique et par le magistrat genevois. Sa vie s'est prématurément achevée sur le bûcher en 1553. Les réactions à son exécution (dont la première émane de son contemporain l'humaniste Sébastien Castellion) ont inauguré un nouveau courant de pensée européen, celui de la tolérance religieuse. C'est ce qui a fait de Michel Servet l'une des victimes les plus emblématiques de l'intolérance religieuse universellement dénoncée en Europe, en particulier depuis le Siècle des Lumières.
Le souvenir de Michel Servet a été particulièrement sollicité au cours des luttes religieuses du XIXe et du XXe siècles qui ont marqué l'avènement difficile de la sécularisation européenne. Contrairement à d'autres victimes célèbres de l'histoire, comme Étienne Dolet ou le chevalier de La Barre, la mémoire de Michel Servet a été revendiquée par plusieurs courants de pensée concurrents d'un point de vue politique et religieux. Il est devenu tour à tour le héros des chrétiens libéraux, des anticléricaux, des nationalistes, des républicains, et même des résistants... Les ouvrages, les hommages et les monuments en mémoire de Michel Servet et pour la tolérance, cette valeur montante de la modernité, se sont multipliés dans un climat passionnel tout au long de cette période.
C'est l'histoire de ces conflits entre la mémoire et l'histoire, ces «conflits de la tolérance» analysés à travers la postérité contrastée de Michel Servet, qui est ici savamment illustrée.