Claude Chatelain, né en 1922 à Seyssel
(74), a été curé de paroisses de montagne.
Il est aujourd'hui aumônier d'hôpital spécialisé
à Annecy. Il a publié ses mémoires
dans un ouvrage fameux, Les Carnets d'un
Curé de montagne. Passionné d'histoire, il
a consacré ses loisirs à des recherches sur
des communes savoyardes : Flumet,
Bellevaux, Abondance, Chens-sur-Léman,
Vacheresse. Les travaux d'histoire qu'il a
réalisés à Abondance et à Bellevaux l'ont
mis sur la piste des Savoyards partis pour
l'Argentine : à San José en 1857 et à San
Carlos en 1858. En 1984, il eut l'occasion
de faire une visite aux descendants de ces
émigrés, maintenant bien installés dans le
pays. C'est ainsi qu'il put rencontrer les
véritables «cousins». À son retour
d'Argentine, il entreprend l'écriture d'un
cycle romanesque avec le récit de cette fantastique
odyssée au-delà des mers que lui
ont transmis «les survivants» - odyssée
bien inscrite dans la mémoire orale et collective
de ces nouveaux «gauchos» aux
noms bien savoyards comme Vernaz ou
Mariaz.
Un premier roman paraît, Les Cousins, qui
connaît immédiatement un grand succès de
librairie, lequel débouche sur un phénomène
social remarquable. Tous les Savoyards
se reconnaissent dans le portrait dressé de
leurs ancêtres en route sur le chemin de
l'Émigration.
Extirpée d'un passé enfoui (refoulé ?) dans
les vieux souvenirs des anciennes familles,
la Mémoire de tous les Savoyards exilés
revient au présent.
Ainsi s'esquisse un rapprochement : charters
affrétés pour l'occasion vont et viennent
de chaque côté de l'océan, réalisant
les retrouvailles de deux communautés que
l'Histoire avait séparées.
Pour sceller cette réunion des Savoyards
d'avec leurs «cousins d'Amérique», il fallait
un second livre. Faisant suite aux Cousins,
qui narrait le pourquoi et le comment de
cet exil dans les contrées lointaines, le
deuxième tome raconte la vraie vie de tous
les jours de ces émigrants, installés à la
colonie San José - c'était il y a plus de cent
ans. Une chronique des jours ordinaires.
Le tome III, Les Cousins : le Temps des
Retrouvailles, qui clôt ainsi le cycle romanesque,
marque la fin de l'odyssée des
Savoyards en Argentine. Il reconstitue le
lien organique qui, inconsciemment, rattache
les deux communautés. Une bien
belle histoire... Comme un fil tendu entre
deux planètes...