Rayon Histoire de la littérature
Les déboires du juste ou Les malheurs de la vertu dans les nouvelles de Kleist

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 178 pages
Poids : 300 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782842871291

Les déboires du juste ou Les malheurs de la vertu dans les nouvelles de Kleist


Paru le
Broché 178 pages

Quatrième de couverture

Kleist, dont la courte vie (1777-1811) s'achève par un suicide, n'est pas seulement un des dramaturges allemands les plus talentueux, à l'égal de Goethe et de Schiller. Il a aussi écrit huit nouvelles, qui, selon Stefan Zweig, sont "les plus concises, les plus froides, les plus concentrées de la littérature allemande". Ce travail les présente en privilégiant une perspective psychologique et philosophique. Il s'efforce de dégager les conceptions existentielles de l'écrivain, notamment son attitude par rapport à l'éthique.

En effet, a la fin du XVIIIe siècle, on s'interrogeait sur la morale en littérature. Rousseau, Diderot prônaient l'édification du public, tandis qu'avec l'Abbé Prévost, Choderlos de Laclos et surtout Sade, se faisait jour une tendance iconoclaste. C'est l'époque, également, où Kant affirmait dans sa philosophie que tout homme recelait au fond de lui-même le sens du bien. L'oeuvre de Kleist se situe dans un tel contexte. Une question la sous-tend, celle de l'utilité de la vertu. Alors que la littérature édifiante s'applique à montrer la vertu récompensée et le vice puni, Kleist campe de façon réitérée des personnages de justes, accablés de malheurs. A ses yeux, la bonne intention n'est aucunement garante du bon résultat. Le paradoxe, et ce qui constitue son originalité, c'est qu'il n'est nullement un émule de Sade et un détracteur de la morale. Au contraire, disciple de Kant, il fait de celle-ci un impératif catégorique, un absolu. Aussi en souligne-t-il la totale gratuité. A son avis, elle n'a pas sa place dans ce qu'il appelle "l'organisation viciée du monde".

Cette étude tente donc de faire apparaître les thèmes récurrents dans les nouvelles, ceux de la vertu punie, de la fatalité, du réel impénétrable, de la négation de la théodicée leibnitzienne, d'établir des axes de convergence et d'analyser les fondements du pessimisme kleistien.

Biographie

Aline Le Berre enseigne la langue et la littérature germaniques comme maître de conférences à l'Université de Limoges. Agrégée d'allemand et docteur ès lettres, elle a écrit une thèse sur Johann Christian Günther, héritier de la tradition poétique baroque, et publié les ouvrages suivants : Criminalité et justice dans les Contes nocturnes d'E.T.A. Hoffmann, Peter Lang, Bem, 1996 ; Prémices et avènement du théâtre classique en Allemagne 1750-1805, Influence et évolution de Lessing, Goethe, Schiller, Avignon, 1996. Elle est, en outre, l'auteur de nombreuses études sur la littérature baroque, le Sturm und Drang et le romantisme allemands, notamment sur Grimmelshausen, Goethe, Schiller, Kleist, ainsi que sur Storm et Schnitzler.

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