Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 232 pages
Poids : 500 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782708405660
Les fausses terreurs de l'an mil
attente de la fin des temps ou approfondissement de la foi ?
Quatrième de couverture
Depuis que les historiens romantiques en ont dressé d'impressionnants tableaux, l'approche de l'an mil n'a cessé de susciter recherches et interrogations. Le présent ouvrage entend reconstituer les différentes étapes qui ont conduit à l'élaboration d'un authentique mythe. Il montre que celui-ci s'est construit progressivement, à partir du XIIe siècle où certains chroniqueurs déformèrent les textes de leurs prédécesseurs. Eux-mêmes furent ensuite lus et amplifiés par des ecclésiastiques de la période de l'humanisme et de la réforme, qui présentèrent les populations vivant en occident à la veille de l'an mil tétanisées par d'incoercibles peurs. Les écrivains et historiens du XIXe siècle donnèrent à ces récits les atours chatoyants dus à leur propre imagination. Vint ensuite le temps du positivisme qui établit qu'il n'y avait aucune trace d'une quelconque vague de peurs à l'époque. Mais, à la suite des lectures proposées par Georges Duby apparut la thèse d'une inquiétude latente, diffuse, qui aurait couru tout au long des années 950-1040.
En fait, les sources ne trahissent d'autre angoisse que celle du salut, propre au christianisme qui est, on l'oublie souvent, une religion de salut, tournée vers les fins dernières. L'Apocalypse est un ouvrage qu'on lit pour comprendre le temps présent et non pour déterminer la date de la fin des temps. Si l'Incarnation a ouvert le dernier des âges de l'humanité, rien ne permet de calculer la date de la fin du monde, que l'Eglise repousse toujours dans un futur indéterminé. Les hommes de ce temps étaient attentifs à noter l'apparition de signes (éclipses, séismes, comètes), mais ne les associaient pas, les textes en font foi, à des considérations millénaristes. L'an mil passa sans inquiétude. Des faits considérés jusque-là comme indiscutables sont même de simples inventions dues à une lecture erronée des textes : ainsi le vaste pèlerinage de 1033 n'a pas eu lieu, son témoin, Raoul Glaber, ayant amalgamé à cette date des pèlerinages d'époques différentes.
Les hommes de la période 950-1040 étaient par conséquent beaucoup moins tournés vers la fin des temps que vers la personne du Christ. Les terreurs ou l'inquiétude diffuse paraissent bien n'être que des fictions d'historiens.