Les fils d'Antigone

Cette polyphonie romaine est d'abord un roman qui parle de ce qui nous fait tant aimer certains êtres, et partant, nous émerveiller du simple fait d'exister.

C'est aussi un récit édifié autour d'un regard, celui du narrateur, avec ses jubilations face à la splendeur du monde et, souvent, la mélancolie induite par la conscience de sa précarité. La rencontre de ce regard avec celui des autres, proches ou simples passants, focalise avec intensité le jeu de lumière et d'ombres des âmes dans leur très vive corporalité. La forte sensualité des protagonistes irriguant leurs discours et les enveloppant de chair palpitante, sans diminuer en eux la part du sensible et les élans vers la spiritualité.

C'est enfin un «roman dans l'Histoire», qui laisse sa première place à l'imaginaire. Le «je» du narrateur permet à l'auteur de prendre le lecteur par la main et, quasiment hors du temps - im Zeitlosen - de l'engager sur des chemins où les «fils d'Antigone» aspirent à l'Amour et récusent la haine. Le personnage central, Tommaso, ami préféré de Michel-Ange, n'y est pas seulement ce fameux «ange qui passe» ou que l'on croise. Il est une sorte d'archange qui s'installe à demeure dans les cœurs qui s'éprennent.

"...Robert Blum, un des grands écrivains de notre temps".

Jean Christian, octobre 2001