Les funambules de la ritournelle

Nous avons tous dans l'oreille interne un panthéon sonore, un hit-parade intime. À chacun sa complainte, ses interprètes favoris, ses indulgences et ses détestations. Du domaine de l'émotion, du frisson et de la baston, la ritournelle escorte chaque instant de notre existence.

Tout dire en moins de trois minutes dans un registre populaire, ils sont quelques fil-de-féristes à relever la gageure. Parmi ces félins à chant chaud, on trouve des bardes facétieux, des mélomanes scrupuleux, des voltigeurs de la tchatche ou des paladins fébriles, autant de merveilleux fous chantants avec leur drôle de lexique.

Dans le royaume personnel de Patrice Delbourg, seuls ont droit de cité les cajôleurs de mots. Un choix qui privilégie la saveur des textes sur la performance scénique ou l'écrin musical. Place belle aux Brel, Tachan, Ferré, Dimey, Debronckart, Louki, Lafforgue, Juliette ou Camille, sans oublier les Aznavour, Barbara, Lapointe, Jonasz, Ferrat, Beaucarne, Sheller, Gotainer, Vassiliu ou encore Dominique A.

De Béranger à Leprest, de Trenet à Miossec, au fil des pages, cent auteurs-interprètes français ou francophones se relaient sur le proscénium. La chanson étant question d'épiderme, Patrice Delbourg y revendique ses préférences, sans craindre d'admirer ou de paraître injuste. La chanson est affaire de coeur, elle ne rime pas toujours avec raison !