Les lessives

Les Lessives...

... Je fais allusion ici à celles que l'on croise à tout moment, un peu partout, étendues sur les balcons, accrochées aux fenêtres, suspendues en plein air à une corde, aux fils de fer des buanderies, à une ficelle au-dessus d'une baignoire, sur un tourniquet, à celles posées sur un radiateur, accrochées à un cintre bringuebalant ou dispersées au soleil à même le sol. Qu'elles soient d'ici ou d'ailleurs, d'un continent à l'autre, les lessives sont des spectacles. Leur diversité, leur poésie, tout ce qu'elles révèlent, malgré elles, (me) fascine et (m') émeut.

J'aime leur spontanéité. Le fait qu'elles occupent l'espace au gré des saisons, des humeurs, des contraintes et des fantaisies de celle ou celui qui les suspend.

Je prétends que chaque lessive est parfaitement unique ; que chacun a sa propre façon de la suspendre. Et je gage que le contenu d'une corbeille à linge n'est jamais tout à fait le même.

A mes yeux, chaque lessive reflète aussi une histoire ; dévoile discrètement des personnages, des situations, des modes de vies.

Bien qu'anonyme et anodin à priori, le linge qui sèche offre un bel aperçu de l'intimité, du caractère et de l'existence de l'individu.

A mon sens, les lessives sont une mine extraordinaire à situations et à récits variés ; un voyage permanent pour l'imaginaire, un révélateur fantastique et un reflet exhaustif de nos sociétés.

Le jeu, le défi pour moi a consisté à deviner et à imaginer les récits des existences que les lessives « habillent »...