Rayon Guerres et conflits
Les manipulations judiciaires de la Grande Guerre : comment on fabrique des coupables

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 292 pages
Poids : 384 g
Dimensions : 14cm X 21cm
EAN : 9782910536657

Les manipulations judiciaires de la Grande Guerre

comment on fabrique des coupables


Paru le
Broché 292 pages

Quatrième de couverture

L'opinion réclame des têtes? La Justice va se charger de lui en fournir!

Jamais la machine à fabriquer des coupables n'a aussi bien tourné que pendant la Première Guerre mondiale. Surtout en 1917, quand le dieu des armes hésitait à désigner un vainqueur et que le moral de la France était au plus bas. La catastrophique offensive du Chemin des Dames, les mutineries, les difficultés quotidiennes de plus en plus criantes des Français, tout concourait à briser l'Union sacrée forgée en 1914. Alors, si nos généraux échouaient à faire la décision, si nos soldats mouraient par centaines de milliers sans gagner un pouce de terrain, c'est qu'il y avait des traîtres...

Cette explication commode qui balayait si bien les questions gênantes, un homme s'en servira sans états d'âme, d'abord pour accéder au pouvoir, puis pour s'y maintenir et y mener une politique jusqu'au-boutiste qui portera en germe la Seconde Guerre mondiale. Ce machiavel, c'est Georges Clemenceau...

Spécialiste de la désinformation et des procès truqués, Léon Schirmann démonte ici le mécanisme des manipulations judiciaires de la Grande Guerre à travers trois affaires exemplaires: l'affaire Bolo Pacha, l'affaire Marguliès et l'affaire Paul Meunier. Trois têtes, donc, à livrer en pâture à un public «chauffé» par une presse en mal de boucs émissaires. Trois innocents transformés en criminels à grand renfort de trucages et de mensonges. Trois procès qui montrent jusqu'où peut descendre la Justice quand elle n'est plus que le bras séculier du pouvoir. Trois tragédies, enfin, dont l'une s'achèvera par l'immolation de la victime expiatoire.

Mais, au-delà de ces trois cas exposés avec une précision implacable, Léon Schirmann brosse un tableau général de cette effrayante paranoïa française que fut la «chasse au traître». Et, de fil en aiguille, il est amené à évoquer d'autres «crimes judiciaires» qui entacheront à tout jamais la justice française, de l'affaire du Bonnet rouge à l'affaire Joseph Caillaux, derrière lesquelles on devine la redoutable griffe du «Tigre».

Ce livre, modèle de rigueur scientifique et d'honnêteté intellectuelle, est le dernier que nous ait laissé ce grand chercheur indépendant qu'était Léon Schirmann (1919-2003), à qui l'on devait déjà Mata Hari: autopsie d'une machination et Été 1914: mensonges et désinformation. C'est aussi, sans doute, son chef-d'oeuvre. Un chef-d'oeuvre qui nous entraîne irrésistiblement, avec un mélange de fascination et d'effroi, dans les rouages de cette effrayante machine à broyer les hommes que peut être la Justice quand elle est aux ordres. Et ce sera pour beaucoup la découverte d'un aspect méconnu, pour ne pas dire occulté, de l'histoire de la Première Guerre mondiale.

Avis des lecteurs

Du même auteur : Léon Schirmann

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