Les marges théoriques internes

Les marges théoriques internes

Cet ouvrage rassemble les actes d'un colloque réuni à l'Université Nancy 2, intitulé " Interaction du récit et de ses marges théoriques internes ". Des chercheurs venus d'horizons divers y interrogent le dialogisme intratextuel que constitue un type de marges théoriques, internes au récit : l'inscription de la théorie dans le texte narratif, la réflexion sur la pratique théorique lorsqu'elle s'installe au coeur du texte. Il s'agit d'un phénomène moderne, dont le roman historique du XIX^e, celui de Scott notamment, propose une approche pertinente. Une telle " réflexion " -dans tous les sens du terme - a captivé des auteurs de la première moitié du XX^e (Blanchot, Bataille, Borges, Guérin), conscients de la nécessité d'un renouvellement des formes. Elle se poursuit avec le Nouveau Roman et ceux qui se sont inscrits, à des degrés divers, dans son sillage (Ollier, Simon), les expérimentations des années 70 (Bénézet, Laporte, Schul), la " Nouvelle Autobiographie " et l'autofiction (Doubrovsky) des années 80, enfin des oeuvres des deux dernières décennies du XX^e siècle : auteurs français (Michon, Perec, Roubaud, Puech, Quignard) et étrangers (Kundera, Calvino, Eco, Juan Benet, Carlos Heitor Cony) se côtoient pour questionner ce métissage du texte littéraire et de la théorie, compte tenu de l'hétérogénéité des discours et des effets consécutifs à cette interaction, tant sur le fond que sur la forme du récit. La génération du texte en est affectée, tout autant que sa réception. L'exploration ainsi menée témoigne d'une grande richesse dans son foisonnement formel, sa volonté d'intégrer d'autres genres littéraires, d'autres formes d'art, et de remettre en cause nos approches théoriques habituelles.