Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 236 pages
Poids : 600 g
Dimensions : 17cm X 24cm
EAN : 9782906769793
Les maux de la sous-traitance
enquête STED 1993-1998
suivi sur 5 ans des salariés de la sous-traitance nucléaire
Quatrième de couverture
Après Les intermittents du nucléaire, première phase de l'enquête épidémiologique STED (Sous-Traitance EDF DATR), ce nouvel ouvrage, Les maux du nucléaire, présente l'ensemble des résultats de cette enquête longitudinale, conduite en 1993 et en 1998 auprès des salariés sous-traitants de la maintenance des centrales nucléaires. Cette enquête investigue les liens entre l'organisation du travail, ses conditions environnementales, et la santé. Au-delà des spécificités du nucléaire, ses résultats semblent emblématiques des conditions de l'organisation de la sous-traitance et de ses répercussions délétères. Les conditions de travail des salariés sous-traitants, extérieurs à la structure juridique de l'entreprise, sont le plus souvent dégradées et précarisées bien au-delà de ce que l'on rencontre chez les salariés de l'entreprise «donneuse d'ordre».
Les contraintes horaires, stabilisées à un niveau élevé après cinq ans, et les contraintes de rythme, encore accrues et reflétant une intensification du travail, limitent les marges de manœuvre des salariés du fait de l'incertitude dans laquelle elle les place, et font obstacle aux coopérations dans le travail et par là même à la construction des collectifs. Malgré certaines améliorations, on constate, après cinq ans, l'accroissement du vécu négatif du travail majoré par une augmentation sensible du sentiment de manque de reconnaissance du travail par la hiérarchie. A l'augmentation de l'ancienneté professionnelle sont associées des conditions qui s'opposent à la capitalisation des acquis de l'expérience. Par ailleurs, les contraintes du nomadisme, caractéristique majeure de ce travail en sous-traitance, mêmes si elles s'atténuent, tendent à peser de plus en plus sur la vie affective et familiale.
En termes de santé, il apparaît que l'exposition durable à certaines contraintes organisationnelles ou l'apparition de nouvelles contraintes pèsent négativement sur la santé physique (problèmes rachidiens, digestifs ou de sommeil) selon une problématique qui relève de l'usure au travail. Au niveau de la santé psychique on note un poids spécifique de l'irrégularité et de l'imprévisibilité des horaires. On observe également que les signes dépressifs sont plus souvent associés à la dégradation des expositions qu'à leur permanence. Ce résultat laisse sous-entendre la mise en place de procédures défensives inconscientes, au sens où la psychodynamique du travail les a développées, c'est-à-dire protégeant de la souffrance qui pourrait surgir du fait de devoir supporter certains risques.
L'ensemble de ces données, tout en étant un instrument de prévention et d'action immédiate sur les horaires, les rythmes de travail ou les conditions de déplacement, ainsi que sur les moyens de travail ou la reconnaissance des savoir-faire et des qualifications, est aussi une référence pour appréhender plus généralement le travail en sous-traitance.