Les mystères coloniaux

Les mystères coloniaux : l'étoile des savanes

Au début du XX^e siècle, Henri Cyral défend la colonisation en prenant le point de vue du petit colon pour qui il crée un journal approprié, La Vie coloniale (qui paraît d'octobre 1902 à août 1914), avec des rubriques pratiques sur les carrières, les offres et demandes d'emploi. Il ne peut cependant méconnaître certains abus perpétrés dans les colonies. Ainsi l'affaire Gaud et Toqué : ces deux agents de l'administration coloniale qui, à Fort-Crampel en Oubangui-Chari, ont fait sauter à la dynamite, le 14 juillet 1903, un Africain jugé coupable de traîtrise. Une fois dévoilée, l'affaire donna lieu à un procès en 1905. Mais elle fut surtout l'occasion de découvrir une foule d'horreurs, ce qui entraîna l'envoi d'une mission d'enquête dirigée par Brazza.

Henri Cyral, qui se pique de littérature, publie en feuilleton dans son journal, de 1907 à 1910, un roman colonial, en trois parties solidaires mais séparables, intitulé Les Mystères coloniaux pour dénoncer les faits, tout en préservant l'idéal de colonisation. L'ouvrage n'a jamais été publié sous forme de livre. On présente ici, pour la première fois, la deuxième partie qui met en scène « les dynamiteurs de nègres ».