Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 424 pages
Poids : 630 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782845861336
Quatrième de couverture
Dans l'histoire politique, sociale et culturelle de Madagascar, l'introduction du protestantisme occupe une place exceptionnelle, car c'est par les missionnaires envoyés par la Société missionnaire de Londres, à partir de 1817, que s'y exerça de façon décisive l'influence européenne. Cette période brève mais capitale avait été jusqu'ici étudiée de seconde main dans une perspective où l'apologétique et l'épique l'emportaient sur l'analyse des faits historiques.
A partir d'une étude détaillée des archives et de divers dépôts et bibliothèques en Grande-Bretagne, à l'île Maurice et à Madagascar, cet ouvrage met en lumière les origines lointaines, les causes et les circonstances réelles de l'arrivée des missionnaires protestants britanniques à Madagascar. L'enthousiasme pour l'évangélisation est d'abord un phénomène périphérique du monde protestant, au sens géographique, qui fournit les bataillons de missionnaires écossais et gallois. C'est aussi un phénomène marginal, au sens sociologique, qui touche les classes défavorisées par la mutation industrielle et les convertit à divers fondamentalismes. Certaines couches sociales aisées, mais exclues de la vie politique à cause de leur affiliation à des Eglises dissidentes, encadrent ces mouvements dans un messianisme à l'échelle mondiale, l'évangélisme ou humanitarisme. Entre 1792 et 1818, ces courants s'organisent en sociétés à buts philanthropiques. Parmi elles, la London Missionary Society est la plus importante, lorsqu'un concours de circonstances la conduit à décider l'envoi de missionnaires à l'île Maurice (1814) puis à Madagascar (1817).
Le groupe des évangélisateurs, dont les caractéristiques sont toujours données comme allant de soi, est ici scruté dans sa composition ethnique et sociologique, dans sa dynamique et ses contradictions. Des parallèles et des filiations sont tracées avec des expériences antérieures ou contemporaines pour montrer l'importance des facteurs sociologiques et surtout ethniques dans la diffusion d'une religion qui se donne comme universelle. On découvre comment la culture et la sociologie de missionnaires appartenant à la périphérie celtique de la Grande-Bretagne a conditionné leur approche de la culture malgache.
Jusqu'à sa mort, survenue en 1828, le roi Radama 1er soutient énergiquement la proposition technique des missionnaires, malgré les fortes résistances de son peuple, mais manifeste une méfiance croissante devant leur offre religieuse. La crise qui affecte les relations du souverain et de la mission de Tananarive en 1827 préfigure l'expulsion des agents du christianisme et les persécutions contre les premiers convertis qui interviennent à partir de 1836.