Les Processions intérieures

Le narrateur, - un homme d'une quarantaine d'années - crée à partir d'un décor réel (étang, forêt, maison, etc.) un univers imaginaire, espace intérieur où se déroule un rêve d'interrogation et de rupture. Chaque lieu ou chaque personnage du récit recèle donc une double nature : celle d'un monde connu, vécu et sa transposition onirique.

C'est ainsi qu'Héléna, le personnage central du livre, est une figure ambivalente : femme que connaît le narrateur, retrouvée à la dernière page sous le nom d'Hélène, mais aussi être recréé, procédant de lui, comme procède d'elle un nouveau personnage, une autre créature de substitution : Salvinia.

Processions, dans la double acception du terme : création et marche cérémoniale. La quête interne du narrateur, jusqu'à sa décision finale, suit un tempo que la mémoire et l'imaginaire, la contemplation et l'attente, la métamorphose et l'immobilité, le silence et la parole rythment de concert. Concert incantatoire. C'est le texte lui-même qui intrigue en s'inventant, avec une luxuriance à la fois romantique et baroque.