Rayon Caricatures et dessins humoristiques
Les refroidis

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 21 pages
Poids : 144 g
Dimensions : 24cm X 32cm
ISBN : 978-2-37623-103-5
EAN : 9782376231035

Les refroidis


Paru le
Broché 21 pages

Quatrième de couverture

« Y a-t-il une vie avant la mort ? » C'est la question que pose, en seize dessins cocasses et percutants, le caricaturiste Jossot dans ce fascicule un tantinet macabre. Et force est de constater que la réponse n'allait déjà pas de soi dans la société fraîchement capitaliste de la « Belle Époque », qui n'était belle que pour les nantis. Pour la masse des sans-grade et des pue-la-sueur, esclaves de la routine et du salariat, les instants vraiment vécus ne pouvaient, tout comme aujourd'hui, survenir que dans les actes de révolte et de transgression - ceux que le cheptel, quand i1 est bien dressé et bien surveillé, ne s'aventure jamais à commettre, ou peu s'en faut...

Parue en 1904 dans l'hebdomadaire satirique L'Assiette au Beurre, cette variante moderne et facétieuse de la danse macabre confronte le lecteur à son propre néant et brocarde l'inanité de la simple survie, aussi piètre que dérisoire. Ennemi déclaré de ce qu'est devenue la société européenne, Jossot, alors au sommet de son art et de sa renommée, dote ses squelettes grotesques de gestes et de l'usage de la parole pour mieux railler l'étroitesse d'esprit et le conformisme docile des pseudo-vivants.

Ce petit chef-d'oeuvre d'humour noir et de poésie absurde n'a certes rien perdu de sa pertinence, à présent que la liberté ressemble de plus en plus à un fantôme et que la joie de vivre est devenue un délit.

Biographie

Henri Gustave Jossot (1866-1951) est né à Dijon, dans une famille bourgeoise, contre laquelle il s'est tôt révolté. Venu à Paris, il se fait caricaturiste et affichiste. Il côtoie alors plusieurs artistes et écrivains proches de l'anarchisme. Ses dessins de presse se font plus féroces à mesure que son trait devient de plus en plus efficace et singulier, avec ses arabesques, son cerne épais et net ou ses aplats de couleurs. Ils prennent pour cibles l'armée, le colonialisme, le clergé, la police, la magistrature et la bourgeoisie, qu'elle soit franc-maçonne ou bondieusarde. Il n'est pas tendre non plus avec le populo moutonnier, qu'il juge inculte et abruti par le salariat, l'alcool et le conformisme moral. Il collabore fréquemment, de 1901 à 1907, à l'hebdomadaire de critique sociale à gros tirage L'Assiette au Beurre, dans les pages duquel paraissent Les Refroidis.
En 1910, ressentant un dégoût croissant à l'égard de la civilisation occidentale, Jossot choisit de s'exiler en Tunisie, alors « protectorat » français. Séduit par la vie locale baignée de soleil, il y revient à la peinture et y résidera jusqu'à sa mort en 1951.

Avis des lecteurs

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