Les relations franco-allemandes depuis 1963

Le traité de l'Elysée signé par le général de Gaulle et le chancelier K. Adenauer ouvre un nouveau chapitre dans la longue histoire des relations entre la France et l'Allemagne, trop souvent marquée de conflits meurtriers.

En institutionnalisant des rencontres régulières, au plus haut niveau de l'Etat, il fraye la voie à une réconciliation exemplaire, permet d'établir un dialogue permanent et de fonder des coopérations politiques, techniques, économiques, culturelles et sociales. Aucun aspect de la vie des deux pays n'est ignoré.

Cette relation particulière donne à la France et à l'Allemagne les moyens de peser en commun sur le processus de la construction européenne. Elle leur offre la possibilité de jouer une partition originale dans le jeu des puissances, même si l'«atlantisme» allemand se concilie mal avec l'axiome gaulliste de l'«indépendance nationale». A travers les textes présentés et annotés par P. Jardin et A. Kimmel, on ne suit pas seulement l'évolution des relations bilatérales franco-allemandes, mais on les voit dans un contexte qui est l'histoire même de la deuxième moitié du siècle : guerre froide, débuts de l'Europe, crises des années soixante, unification allemande, chute de l'empire soviétique, retour de la guerre dans les Balkans. Le fil conducteur étant sans doute de montrer comment, à travers les aléas de l'histoire, une réconciliation exemplaire au sein d'une petite Europe a fait de ces deux pays les pionniers d'une nouvelle identité politique dans une Europe élargie.