Les rendez-vous manqués

« Aujourd'hui, c'est Valérie. Valérie Bordeleau qui lance son deuxième roman. Tout juste trente ans et son nom circule déjà plus souvent qu'à son tour dans la presse culturelle et la bouche des libraires. Son premier livre avait reçu une reconnaissance immédiate, il y a deux ans à peine. Dès sa parution, on avait parlé d'une voix singulière, étonnamment affirmée et d'une lucidité douce-amère qui sait ne rien vous épargner de la réalité. C'est tout ce que Mélissa peut en dire. Parce que ce livre-là, elle n'a pas pu le parcourir au delà du troisième paragraphe. Dès les premières lignes, elle a été secouée par la beauté de la langue, par la pure intensité de l'émotion. Tout lui paraissait juste. Trop juste. Et rapidement, elle s'était rendu compte qu'elle ne pourrait à la fois porter le poids des mots et celui de sa propre médiocrité. » Esther Croft vit à Québec où elle dirige, depuis trente ans, des ateliers d'écriture. Elle a publié quatre recueils de nouvelles et un roman, De belles paroles (XYZ éditeur, 2002), qui a remporté le prix France-Québec/Philippe-Rossillon, attribué par les lecteurs. En 2006, elle recevait le Prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec pour la région de Québec. Son recueil de nouvelles Le reste du temps (XYZ éditeur, 2007) lui a valu, pour la seconde fois, le prix Adrienne-Choquette ainsi que le Prix de création littéraire de la Ville de Québec et du Salon international du livre de Québec. Pour ce recueil, Esther Croft a également été finaliste au Prix du Gouverneur général du Conseil des Arts du Canada et au Grand Prix du livre de Montréal.