Les représentations de l'Antiquité

Le thème transversal de cet ouvrage procède d'une quête de l'identité européenne sur le terrain de la culture et des idées. Il s'inscrit par conséquent dans le champ d'interrogation des racines culturelles de l'Europe. Il explore les représentations de l'Antiquité dans la pensée moderne et contemporaine autour de deux problématiques : la première a pour objet de questionner l'utilisation par la modernité européenne de figures empruntées, de manière réelle ou fictive, à l'Antiquité ; la seconde pose la question des continuités ou des ruptures entre Antiquité et Modernité. Au final, il s'agit toujours de trouver dans les modèles antiques des réponses aux interrogations du présent.

Dans les variations de sens conférées au concept d'Antiquité (J.-L. Chabot), la référence aux institutions romaines s'impose de prime abord (M. Mathieu, I. Gillet), mais les contributions cheminent de la Perse antique et sa représentation dans la pensée politique (A. Chabrier) à l'examen de la réception du droit romain sous le III^e Reich (J. Chapoutot). D'un pas leste, le lecteur éclectique peut sauter de la question des origines franques du royaume de France et de la place de l'Antiquité dans l'histoire nationale (P. Didier) à l'injonction d'un baron d'Empire à devenir ce que furent les anciens (L. Hennequin-Lecomte). L'amateur de curiosa s'amusera du rapprochement osé par un juriste des Lumières entre la doctrine vitaliste de Mesmer et l'âme du monde des philosophes du Portique (J. Ferrand). Le lecteur érudit appréciera les approches pour le moins paradoxales que la pensée d'un retour à la philosophie grecque a pu générer chez les deux grands philosophes du politique que furent Hannah Arendt et Léo Strauss (T. Ménissier).

Enfin, en guise d'épilogue, la réponse à la question Que reste-t-il de l'Antiquité dans la culture française actuelle ? (C. Stein) offre son lot de surprises car les représentations contemporaines de l'Antiquité s'éloignent parfois considérablement de la réalité historique.