Collection(s) : Bibliothèque d'histoire moderne et contemporaine
Paru le 13/11/2006 | Relié 348 pages
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L'horreur des guerres récentes semble affirmer l'incompatibilité entre la foi et les armes. Cependant, si le Décalogue dit : «Tu ne tueras point», le Christ n'a pas diabolisé les militaires et le Nouveau Testament fait l'éloge de plusieurs centurions. La notion de guerre juste définie par saint Thomas d'Aquin permet d'absoudre le guerrier mû par l'idéal chevaleresque. À côté de figures de proue tels Martin de Tours ou Ignace de Loyola, le sanctoral présente de nombreux saints, souvent oubliés, ayant porté les armes : martyrs des premiers siècles, mais aussi confesseurs : rois seigneurs, évêques défenseurs des populations ou soldats ayant abandonné le service des armes pour celui de Dieu. Avec les Temps modernes cesse la faveur dont jouissaient les militaires. Alors que la canonisation est devenue plus sévère, l'idéal chevaleresque a reculé devant l'emploi des armes à feu et des mercenaires. Aujourd'hui, quand ils ne sont pas l'objet d'un patronage folklorique, la plupart de ces saints sont dépouillés de leur caractère militaire, sauf saint Michel, quelques saints plus ou moins mythiques tel saint Georges et les saints nationaux dont, en France, Jeanne d'Arc.
André Corvisier, président d'honneur de la Commission internationale d'histoire militaire, a animé pendant vingt-cinq ans le séminaire «Armées et sociétés» à l'Université de Paris-Sorbonne. Historien des «sans-grades», il a souhaité attirer l'attention sur les nombreux saints militaires souvent oubliés.