Les slogans de pierres

Ces nouvelles, remarquables premières expériences d'écriture d'un enseignant albanais, fonctionnaire au ministère de la Culture vivant à Tirana, dépeignent une société, souvent rurale, où l'absurde le plus inouï le dispute au mortifère. Les individus et leurs plus simples aspirations y sont impitoyablement balayés par un système où l'arbitraire règne en maître, où la suspicion est généralisée et où un sentiment de faute tenace inspire à chacun un comportement d'aliéné.

L'ensemble de ces textes, à la construction narrative très efficace, montre avec une grande simplicité et une économie des moyens rare de quelle manière la terreur devient l'unique lien social possible et imaginable et la folie le comportement le plus banal.

Mais la description d'une telle aliénation, loin d'être seulement un témoignage éloquent sur une société et une époque particulières, devient ici parabole tragique et grinçante sur l'insondable noirceur humaine.