Du terroir à l'Etat

Comme pouvait le laisser présager le contenu du premier volume Les solidarités, du terroir à l'Etat, cet ouvrage se veut fidèle à une démarche empirique et il est mise en évidence de l'extrême diversité des analyses qu'inspire ce thème des solidarités, alors même que la réflexion s'est articulée sur les trois axes qui sont rappelés par les titres des trois parties: solidarités institutionnelles et politiques, conscience de place, solidarités rurales et urbaines.Ainsi a-t-on voulu montrer, et toujours à partir d'études de cas, que les solidarités ont dû et doivent tout autant à l'effort des collectivités, publiques ou non, qu'à l'engagement personnel des individus, que ces collectivités proposent souvent le cadre dans lequel peuvent jouer les initiatives individuelles. Il apparaît ensuite que le jeu des solidarités, ici localisées, peut interférer avec celui des antagonismes de classe et que seule leur appréhension, dans le moyen ou le long terme, peut expliquer des comportements singuliers, marqués par la «conscience de place».Explorer les similitudes et les contrastes entre solidarités rurales et solidarités urbaines amène à formuler des interrogations sur les héritages, sur les processus de transmission, mais surtout sur la portée qu'on veut bien leur donner et sur l'infinie variété des usages que l'on en fait, qui contribuent à l'identité des individus et groupes concernés, parfois en perpétuant des liens de dépendance, parfois aussi en excluant ceux qui ne sont pas mis au rang des héritiers légitimes.

C'est, sans aucun doute, une recherche sur les effets pervers des solidarités qui apporterait d'autres éléments neufs à la réflexion menée ici.