Fiche technique
Format : Broché sous jaquette
Nb de pages : 374 pages
Poids : 524 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 979-10-95066-64-4
EAN : 9791095066644
Quatrième de couverture
Tchoudak. Un mot magique.
Sibylle est fière de le connaître. Qui peut le lui avoir appris, sinon Béloroukov ? Elle le prononce avec jubilation, comme elle prononce le prénom Zossima.
Ne t'étonne pas si je te dis qu'elle me le révèle. Bien entendu, je le connais depuis longtemps. Il m'est arrivé de pester, parce que je ne lui trouvais pas d'équivalent. Les dictionnaires sont bavards ; ils ressemblent à ces marchands importuns qui veulent te vendre ce dont tu n'as que faire. Ils te proposent : excentrique, original, fantaisiste, hurluberlu. Ce n'est pas ça. Pas tout à fait ça.
Sibylle me le fait comprendre par son exemple. Si une femme admire un homme, si elle en est amoureuse, elle ne dira pas de lui : « C'est un excentrique, un original, un fantaisiste, un hurluberlu. » Est-ce que je me trompe ? Il n'y a pas de tendresse dans ces mots-là. Il ne peut pas y en avoir.
Il peut y en avoir dans tchoudak. Ce n'est pas nécessaire, mais possible.
C'est un mot qui fait chaud au coeur. Il pourrait fasciner parce qu'il a, en russe, des frères ou des cousins tout resplendissants de joie : « tchoudny » qui veut dire « merveilleux » ; « tchoudo », qui veut dire « miracle ».
Ne t'y trompe pas : un tchoudak ne fait pas de miracles ; il en rêve seulement.
À la suite du narrateur, le lecteur découvre dans ce roman labyrinthique toute une collection de tchoudaks. À commencer par Zossima Béloroukov, peintre et écrivain rencontré en Russie au début des années soixante et qui resurgit, trente-cinq ans plus tard, déguisé en valet de comédie au début d'une représentation d'opéra baroque organisée en grand secret par des amateurs. Toutes ces rencontres jalonnent une enquête quasi policière sur un compositeur oublié du XVIIe siècle, Bontempi, qui s'avère avoir été (comment pourrait-il en aller autrement ?) un tchoudak de la plus belle eau.
Le roman de Jean-Louis Backès, éblouissant de virtuosité, ne se résume pas. On y goûte à chaque page aux purs délices de la fiction.