Rayon Edifices religieux
Les temples égyptiens de Panébès : le jujubier : à Doukki Gel, Soudan

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 328 pages
Poids : 1855 g
Dimensions : 25cm X 29cm
ISBN : 978-2-916142-12-8
EAN : 9782916142128

Les temples égyptiens de Panébès

le jujubier
à Doukki Gel, Soudan


Paru le
Relié 328 pages
Charles Bonnet, Dominique Valbelle
Public motivé

Quatrième de couverture

Les temples égyptiens de Panébès, « Le jujubier »

À Doukki Gel - Soudan

Moins d'un kilomètre au nord de la capitale du royaume de Kerma, le site de Doukki Gel renferme, sur les vestiges d'une agglomération contemporaine, ceux d'une fondation égyptienne créée par Thoutmosis Ier à la suite de sa conquête du pays de Kouch. C'est en effet l'emplacement de cette ville étrange à l'allure africaine que les Égyptiens choisissent, pour y construire un ménénou, ces centres fortifiés spécifiques des territoires conquis, destinés à y promouvoir l'idéologie monarchique et à servir de base à la collecte des tributs. Après avoir détruit les impressionnantes défenses qui protégeaient cette ville cérémonielle aux immenses palais et aux temples circulaires qui relèvent d'une architecture totalement différente de celle de la capitale, les Égyptiens bâtissent trois temples, dédiés notamment à plusieurs formes d'Amon, et divers dispositifs domestiques protégés par de nouvelles enceintes partiellement inspirées de celles de leurs prédécesseurs. On note que, dès cette époque, plusieurs sanctuaires indigènes restent inclus dans les nouvelles enceintes. En dépit d'une révolte contemporaine de la fin du règne de Thoutmosis Ier ou du début de celui de Thoutmosis II, qui détruit le ménénou de Thoutmosis Ier, ce dernier est reconstruit et transformé par tous les pharaons de la XVIIIe dynastie jusqu'à l'époque amarnienne. L'investissement des Ramessides est plus modeste.

Le site portait un nom issu d'une épithète divine : Panébès, « Le jujubier », arbre sacré particulièrement fréquent dans la région. L'étude des temples qui s'y succèdent fournit d'importants renseignements sur l'architecture religieuse égyptienne des Thoutmosides, et sur leur décor, malgré l'état fragmentaire des blocs provenant de leurs piliers, de leurs portes et des murs du sanctuaire de Thoutmosis IV. Les talatats du temple central d'Aton sont également révélateurs de décors différents de ceux que l'on connaît dans les autres temples d'Akhénaton. Enfin, des monuments privés contribuent à apporter des informations précieuses sur l'histoire de la Nubie et le développement vers le Soudan central des intérêts égyptiens.

Biographie

Après avoir fouillé et étudié la ville et la nécropole de Kerma, avoir découvert l'agglomération pré-kerma, Charles Bonnet, ancien professeur de l'Antiquité tardive à l'Université de Genève, archéologue cantonal et Membre associé de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, a entrepris de fouiller le site de Doukki Gel, que George Reisner avait considéré comme peu significatif. En 2003, il y met au jour une cachette renfermant sept superbes statues royales, trois kouchites et quatre napatéennes, qui forment le coeur du musée de Kerma inauguré en 2007. Le site, déjà urbanisé vers le milieu du troisième millénaire av. J.-C., puis investi par les Égyptiens, resta un centre religieux de référence jusqu'à l'époque méroïtique. L'originalité de l'architecture « africaine » que Charles Bonnet y a mise en évidence constitue une avancée considérable sur des cultures du Soudan central actuellement inaccessible.

Dominique Valbelle, qui a dirigé plusieurs chantiers archéologiques en Égypte, collabore depuis 1983 aux chantiers de Kerma et de Doukki Gel comme épigraphiste et historienne. Professeur d'égyptologie et d'études nubiennes à l'Université Charles-de-Gaulle-Lille III, puis à la Sorbonne jusqu'en 2016, elle est aujourd'hui professeur émérite de Sorbonne-Université. Elle a étudié les onze cent soixante-huit blocs et fragments en grès décorés provenant de l'ensemble des temples égyptiens, kouchites, napatéens et méroïtiques de Panébès. Puis elle les a réattribués aux différents bâtiments d'où ils provenaient, ainsi que des monuments de culte et de piété personnelle dus à divers résidents et missionnaires qui fréquentèrent le ménénou. Elle a pu établir que les programmes décoratifs de ces temples ont été conçus par des maîtres d'oeuvre égyptiens et les reliefs exécutés par d'excellents sculpteurs des ateliers royaux.

Avis des lecteurs

Le jujubier : ville sacrée des pharaons noirs