Les transgressifs au pouvoir

Tout oppose Emmanuel Macron et Donald Trump : leur parcours, leur personnalité, leur idéologie. Pourtant, ils ont tous deux réussi à remporter leur élection, déjouant les augures qui leur prédisaient une victoire impossible.

Ces deux présidents, qui n'avaient jusqu'alors connu aucun mandat électif, ont l'un et l'autre opté pour un pouvoir concentré entre leurs seules mains, entourés par un petit groupe de fidèles. Donald Trump a abusé des moyens octroyés par la Constitution américaine comme aucun autre avant lui. Emmanuel Macron a réaffirmé implacablement la prééminence gaullienne du pouvoir exécutif sur l'ensemble des institutions de la V^e République.

Entre le milliardaire américain et le super diplômé français, y a-t-il une explication à découvrir derrière cette « gémellité » des stratégies et des comportements ? Car, dans leur approche du jeu politique, ils se comportent comme les nouveaux disciples d'Aristote, adoptant en le modernisant le triptyque cher au philosophe grec : pathos (la passion), logos (la raison) et ethos (la crédibilité), toujours considéré comme le « pilier de la rhétorique ».

Usant des armes de la raison et de la passion dans un Occident en quête d'une nouvelle direction, ils rompent avec une époque qu'ils estiment révolue, referment les parenthèses de leurs prédécesseurs et renouent avec l'ADN de leurs pays respectifs. Ils sont les transgressifs par excellence.