Collection(s) : Psychanalyse et civilisations
Paru le 26/05/1997 | Broché 138 pages
Public motivé
avec la collaboration de Fethi Benslama, Jean-Joseph Goux, Jacques Hassoun
L'hypothèse fondatrice de Freud selon laquelle l'enfant est à la naissance un Œdipe en germe, inceste et parricide, fait de celui-ci un être monstrueux porteur d'un excès congénital que le thérapeute devrait s'appliquer à réduire.
Quelques psychanalystes, pour qui cette hypothèse était erronée quand bien même elle avait été heuristique, organisèrent une rencontre autour des travaux de J.-J. Goux. Dans son livre Œdipe philosophe, le mythe d'Œdipe est présenté comme la variante monstrueuse du mono-mythe de l'initiation. A la différence de Persée, de Thésée, de Jason ou de Bellérophon, Œdipe fait l'intelligent et offusque le monstre au lieu de le pourfendre. De ce mouvement procède la double fondation de la philosophie occidentale, avec sa prétention à tenir pour négligeable ce qui n'est pas réductible à la conscience de soi, et celle de la perspective picturale : l'homme était désormais auto-centré.
Quand Freud fait de l'Inconscient la forme de ce qui n'est pas réductible à la conscience de soi, il prend le visage d'un adversaire légitime du monstre. Mais quand il donne à cette forme un contenu universel, identifiable et nommable - la tendance parricide et incestueuse d'Œdipe -, il prend le risque de devenir Œdipe lui-même et de donner naissance à un nouveau monstre.
Claude Dubarry, Georg Garner, Lucien Mélèse et Philippe Réfabert, tous quatre psychanalystes et membres de la Fédération des Ateliers de Psychanalyse, ont suscité un colloque qui s'est tenu à Paris en juin 1994 autour de L'Œdipe philosophe de J.-J. Goux (Aubier, 1990). Les travaux d'Œdipe réunit leurs interventions, celles de leurs invités et les réponses de J.-J. Goux.