Les vengeresses

Décembre 1851. Hugo s'enfuit de France et arrive à Bruxelles sous un faux nom, sans argent, avec seulement ses manuscrits sous le bras et la fidèle Juliette Drouet qui l'accompagne. Il a 49 ans. Ses fils sont en prison, il n'a plus d'éditeur et il ne sait s'il reverra un jour Paris et encore moins que son exil durera près de vingt ans. Louis Bonaparte a mis sa tête à prix et envoyé ses sbires à sa recherche.

Trois ans auparavant, il était pourtant le poète officiel du pouvoir, Académicien, Pair de France, député et futur ministrable de Napoléon III.

Les Vengeresses ou le récit d'un homme qui, au faîte de sa gloire, se réinvente et découvre que ce qu'il aime plus que tout, c'est la liberté. Quitte à devenir s'il le faut le dernier homme libre de la nation.

Les Vengeresses ou comment, en renonçant semble-t-il à tout, un homme finit par se découvrir lui-même. Et devient véritablement Victor Hugo.

Les Vengeresses était initialement le titre donné par Victor Hugo aux Châtiments, qu'il abandonna sous la pression de son éditeur Hetzel.

Jérôme Monti le reprend, pour proposer un ouvrage constitué exclusivement de textes du grand écrivain et qui se veut bien autre chose qu'une simple anthologie compilant ses principaux écrits politiques : en entremêlant des textes de nature radicalement différente, autobiographie, discours politique, poésie, pamphlet et textes historiques, ce livre nous fait percevoir à quel point, chez Hugo, la vie et l'oeuvre sont indissociables et ne cessent de se générer mutuellement. L'ensemble, précédé d'une préface qui donne les clefs de cette lecture à la fois poétique et historique, se lit comme un roman.