Les visages pâles

Raoul, le grand père, vient de mourir. Jean Michel, son fils, souvent critiqué par les siens, retrouve ses enfants pour l’enterrement. Après les jours sombres du deuil, Jean Michel décide d’en finir avec le passé et de vendre le domaine familial, La Bañera. Hortense, Lucie et Alexandre perçoivent cette annonce comme une déchirure. Par cette vente, est-il en train de leur enlever cette appartenance bourgeoise ou bien  d’enlever  leurs souvenirs d’enfance ? Dans cette fratrie élevée dans la haute bourgeoisie, on s’accroche à une quiétude, à une vie confortable et pourtant ils ne sont pas heureux. Comme s’ils n’avaient pas assez soufferts étant enfants. Leur vie serait-elle plus belle avec un peu plus de frustration ?
Avec comme fil rouge « la Manif pour Tous », Solange Bied-Charreton nous propose des personnages attachants dont les actes sont aussi vains que risibles. Elle décrit avec ironie les relations qu’entretiennent les membres de cette famille, et la façon dont l’héritage familial influence les choix et les désillusions qui vont avec. Mais ce qui fait la force de cette histoire c’est qu’au-delà de la satire sociale et du grand plaisir de lecture que cela nous procure, Solange Bied-Charenton nous offre un roman moderne qui pointe une société de l’ennui, de la consommation, du vide idéologique et de la perte des repères les plus simples. Et malheureusement, je crains que nous soyons tous concernés.

A lire sans aucune hésitation !