Lettre ouverte à une survivante

Un médecin réagit à la lecture du livre Une larme m'a sauvée (Les arènes, 2012). Ses propos s'adressent entre autres à ceux qui, submergés par la compassion que cet ouvrage dégage, restent malgré tout intrigués par diverses allégations que contient ce témoignage. Atteinte en quelques jours d'une paralysie totale, une malade est maintenue en vie grâce à la respiration artificielle. Tout régressera spontanément en quelques semaines. La réanimation a sauvé la vie de cette patiente. Depuis 60 ans, un tel miracle est habituel dans les formes les plus étendues des paralysies du syndrome de Guillain-Barré.

Deux ans plus tard, l'auteure revient sur ses ressentis et ses angoisses. L'émotion du lecteur est d'autant plus forte que d'invraisemblables épisodes vont émailler l'évolution qui se fit vers une guérison plutôt rapide. C'est ainsi que dans les quatre premiers jours se succèdent une inconcevable mort cérébrale récusée à temps et des allusions sans fondement à des comas chroniques et à l'acharnement des soins ! Parmi diverses invectives lancées à l'encontre des infirmières, certaines sont irresponsables, notamment celles qui concernent le respect des mesures de prévention des infections nosocomiales.