Lettres du siège de Paris

Ces deux recueils de lettres présentent Edouard Manet témoin de son époque, à deux moments de sa vie pendant lesquels la peinture est mise en retrait : 1849, Manet adolescent, incertain de son avenir, effectue un voyage au Brésil et, correspondant avec sa mère, lui fait part de ses impressions de la vie de marin, de l'exotisme brésilien, de ses déceptions des pays lointains. Vingt ans après, en plein effondrement du Second Empire, le peintre de l'Olympia abandonne nus et pinceaux pour une circonstance toute patriotique, la guerre de 1870. Là encore, il écrit à sa femme et à sa mère pour leur faire part de la vie parisienne pendant le siège, des combats à la ceinture de Paris, de son amitié avec Degas transformé lui aussi en fantassin. Ces témoignages sur le vif dans lesquels l'activité artistique n'apparaît que de manière allusive donnent l'image d'un Manet intime, aux prises avec l'anecdotique, loin des combats artistiques, et évoquent un Paris assiégé qui ne va pas sans rappeler des dessins de Cham pour Le Charivari.