Rayon Philosophies des XIXe et XXe siècles
Ma chère petite âme : lettres de Martin Heidegger à sa femme Elfriede, 1915-1970

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 524 pages
Poids : 670 g
Dimensions : 15cm X 22cm
ISBN : 978-2-02-086261-5
EAN : 9782020862615

Ma chère petite âme

lettres de Martin Heidegger à sa femme Elfriede, 1915-1970


Collection(s) | L'ordre philosophique
Paru le
Broché 524 pages
traduit de l'allemand par Marie-Ange Maillet
Public motivé

Quatrième de couverture

«Ma chère petite âme» : c'est ainsi que très souvent Martin Heidegger commence les lettres qu'il écrit à sa femme Elfride. Ce volume, édité par leur petite-fille Gertrud, contient un septième environ des quelque mille lettres et cartes écrites entre 1915 et 1970 - dont toutes celles conservées entre 1933 et 1938 - avec de brèves notes factuelles permettant de les situer. Compte tenu du cours des choses en France («affaire Heidegger»), il se pourrait que nombre de lecteurs entrent dans cette correspondance armés d'une unique question, dans le genre : «Voyons s'il y a là-dedans du nazisme et de l'antisémitisme.» Cette entrée s'avérera décevante. Car la vraie question, tout à fait portée par la vie du couple telle que ces lettres nous la montrent, est la suivante : Heidegger est certainement un grand philosophe, qui a été aussi, et en même temps, un nazi très ordinaire. C'est comme ça. Que la philosophie s'en débrouille !

Cette correspondance permet d'accompagner de l'intérieur, sur la longue durée, les intérêts de pensée et les sources d'inspiration. Mais la nouveauté la plus éclatante est d'ordre biographique, voire existentiel. Heidegger/Elfride, un couple de l'époque existentialiste ? On est frappé par l'élégance avec laquelle Heidegger accepte le fils adultérin Hermann, dont la brève postface ici même est de l'ordre du coming out. Pour qui, comme Nietzsche, est convaincu qu'en définitive une philosophie est la biographie de son auteur, le portrait de lui-même que Heidegger dessine pour son épouse est clairement déchiffrable comme un éclaircissement des procédures de sa pensée. C'est bien à l'image d'une province catholique allemande et d'un chalet de montagne qu'il faut se représenter l'originel, la patrie, l'accueil ou le lieu. C'est bien à l'image d'Elfride qu'il faut se représenter la sainteté latente de l'autre. Et, inversement, on lit dans le recteur excité, l'intrigant des commissions académiques, le mari dont les infidélités incessantes trament la fidélité, quelque chose qui excède absolument leur apparence, qui les noue de façon intime et puissante à une pensée neuve.

Avis des lecteurs

Du même auteur : Martin Heidegger

Etre et temps

Histoire de la philosophie : de Thomas d'Aquin à Kant

Kant et le problème de la métaphysique

Introduction à la métaphysique

Qu'appelle-t-on penser ?

Lettres et autres documents : 1925-1975

Nietzsche. Vol. 2