Ma guerre d'Algérie

...Soudain, je vois le jeune sous-officier qui m'accompagnait, c'était un breton, s'écrouler près de moi, atteint par une balle. La poitrine déchirée, il glisse sur les cailloux et l'herbe sèche. Une tâche immense de sang court sur la poitrine de son treillis. Il plonge ses yeux dans les miens et meurt dans mes bras. Ses derniers mots à peine murmurés :
« Mon lieutenant, est-ce que je vais mourir ? ».

« Ce regard, je ne l'oublierai jamais. Sa surprise, cette vie qui s'en va, ses yeux qui essaient de lire dans les miens l'espoir, des yeux en quête de réconfort, d'amour comme celui de l'enfant qui souffre vers sa mère, et ces yeux, soudain, qui se ferment à jamais ».

2008 : Mausolée du Maréchal Joffre à Louveciennes Guy Camensuli, français d'Algérie depuis 1840, a été terriblement marqué par la guerre d'Algérie, « sa » guerre d'Algérie. Il y a connu d'immenses douleurs mais aussi des moments d'exaltation et il les a ressentis avec sa sensibilité de pied-noir.

Sous-lieutenant de réserve, il a continué dans la réserve un bout de parcours militaire, qu'il a terminé en tant que chef de bataillon. Il est le président de l'Union Nationale des Combattants de sa ville de Louveciennes.