Serie : Malagasy, un pas de plus : vers l'histoire du royaume de Madagascar au XIXe siècle. Vol 3
Paru le 26/05/1997 | Broché 478 pages
Tout public
L'occupation de Madagascar fait suite à l'invasion, mais implique l'unification d'un pays qui tend à devenir hétéronome, et qui va devoir oublier ses violents ressentiments éthniques. Si les Menalamba dans la périphérie de l'Imerina entament leurs derniers instants de résistance, l'occupation par ailleurs, soulève au fur et à mesure de l'unification une résurgence des bandes armées. Attitudes étranges, d'autant plus que la population, dans sa grande majorité et par indifférence collective, ne s'oppose pas vraiment à l'intrus.
Des facteurs révélateurs qui incitent les autorités, de Galliéni à Pennequin, à s'adapter aux différences de mentalités ; mais font apparaître ceux-ci comme hésitants dans l'application du terme "Colonie". Des enjeux politiques que Joffre et Lyautey, des noms non moins prestigieux, vont déployer et façonner afin que Madagascar connaisse par leur présence, une incroyable transformation rompant avec le passé. A la limite, on pourrait dire que l'on privatise les cultures du café, vanille, canne à sucre et girofle, car non rentable dans l'immédiat, et que l'on nationalise l'or, boeufs, peaux, caoutchouc et raphia, qui occupent les premières places à l'export, déterminant ainsi les zones à exploiter, et le temps d'un éclair, envisageant le déplacement de la Capitale vers Tamatave. De la même manière. Madagascar s'inscrit dans un contexte mondial où les frictions deviennent multiples. Ainsi en est le passage des escadres russes près de Nosy-Be avant de se rendre en Asie. Ainsi en est la création d'un point d'appui à Diégo-Suarez.
Une ingérence qui aurait dû trouver sa finalité en 1905. Pourquoi n'a-t-on pas "remis les clefs" aux dirigeants malgaches à ce moment précis ? Alors que l'essor et les instruments institutionnels avaient atteints leur efficacité, éloignant Madagascar du chaos, de la dégradation, du déclin et du marasme des années antérieures.
Le Tome III témoigne de cette ambiguïté qu'il y a entre les termes : occupation et ingérence. Il termine une trilogie qui a démontré les imbrications d'une présence imposée et l'acceptation de celle-ci par les uns et les autres, en ce début de siècle dans la grande île. Dorénavant, le visage véritable de la colonisation va prendre effet. Quelle nouvelle trajectoire va être dessinée, face à cette civilisation plurielle ?
Originaire du pays nantais, Ingénieur à la retraite, Michel PROU a côtoyé, durant sa vie professionnelle, bien des pays d'Afrique et d'Asie. L'un d'entre eux. Madagascar, a retenu toute son attention sur le plan historique. Auteur du "Royaume de Madagascar au XIXe siècle, Tome I, et, Ingérance ou invasion de Madagascar (1895), Tome II, également édités chez l'Harmattan.
