Rayon Littérature française
Malville

Fiche technique

Format : Broché sous jaquette
Nb de pages : 263 pages
Poids : 356 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-234-09591-5
EAN : 9782234095915

Malville


Collection(s) | Bleue
Paru le
Broché sous jaquette 263 pages

Les libraires en parlent

Tendresse infinie <3
Une catastrophe nucléaire en 2036 sert d’excuse au narrateur pour nous raconter son enfance près de la centrale de Malville, à la fin des années 1980. De Tchernobyl à la chute du communisme (ce qui n’est pas rien quand on a un père coco apôtre de l’atome), le personnage devient adolescent, trouve ses modèles et connaît ses premiers émois. C’est superbe. J’applaudis !

Est-il possible d'entamer une introspection sur sa famille tout en nous présentant la plus grande catastrophe que devra affronter l'humanité ? Présenté comme cela, nous pourrions croire à un exercice imposé pour une dissertation du baccalauréat. Mais il n'en n'est rien, car Emmanuel Ruben sait manier les dimensions de la vie : la largeur, la profondeur et la hauteur. Voici le retour de son héros "récurrent", Samuel Vidouble, réplique littéraire plus ou moins réelle de sa propre vie, qui revient sur son enfance, dans la maison familiale, sur les bords du Rhône. Mais sur les bords de ce fleuve, puissant et presque incontrôlable, il y a une centrale nucléaire, ferment de "développement économique" mais surtout source de mort et pas n’importe laquelle, celle de l'humanité. Et c'est là, toute la force de ce livre, qui, à travers le processus d'émancipation et son lot de rebondissement de notre protagoniste, dont le père va travailler toute sa vie pour "la centrale", nous dépeint avec finesse et grande humanité, le cataclysme du plutonium qui peut nous attendre. Pour conclure cette modeste recension, revenons à nos trois dimensions si chères à notre auteur. L'espace (la largeur) prend toute sa place dans ce roman, ce sera le fleuve, dans ces mouvements et sa magie. Le temps (la profondeur) dimension nécessaire et incontournable pour comprendre notre histoire à travers l'action des femmes et des hommes. Enfin la hauteur, celle-ci est le point d'interrogation du futur de l'humanité confronté aux choix qu'elle a fait pour maintenir sa survie. Aurons-nous assez de "hauteur" pour accepter que notre destin soit commun ? Ce livre, incontestablement, veut y contribuer.

Quatrième de couverture

« Mon père ne parlait jamais de son boulot. Il disait la centrale, comme s'il n'y en avait qu'une seule au monde, comme si c'était le nombril du monde. Et de fait c'était le nombril de notre monde. »

En 2036, dans une France gouvernée par l'extrême droite, Samuel Vidouble est confiné dans sa cave à la suite d'un accident nucléaire sur le site de la centrale de Malville à l'ombre de laquelle il vivait enfant. Fascinante et monstrueuse, la centrale cristallise les disputes familiales et les luttes politiques des années 80. Sur les bords du Rhône, le jeune Samuel grandit dans l'aura de Thomas, le garçon sauvage, et d'Astrid, une adolescente révoltée, tandis que plane la double menace du Front national et du feu nucléaire.

Alternant roman d'apprentissage et d'anticipation, Malville explore cette France périurbaine, ainsi que les conséquences sanitaires et environnementales de nos « choix » énergétiques qui bouleversent irrémédiablement notre rapport au monde, à la terre et au vivant. Avec ce livre inspiré des lieux de sa jeunesse et tissé de réminiscences littéraires - de Tom Sawyer à Rimbaud -, Emmanuel Ruben affirme sa passion pour la géographie. Une ode vibrante au fleuve et à l'enfance.

« Les premiers jours de septembre avaient jeté des touches de jaune sur les feuillages. On était encore dans les grandes chaleurs estivales ; les récoltes étaient moissonnées, seules quelques tiges de maïs éparses se tenaient droites et dorées sous le ciel bleu cobalt, comme autant de javelots plantés dans la terre argileuse, abandonnés sur le champ de bataille par une armée en pleine débâcle. J'aimais à en pleurer cette période de l'arrière-été, ce monde jaune et bleu de la campagne cuite et recuite par le soleil d'août. Il n'y avait pas un souffle de vent, rien ne freinait mon avancée, je pédalais à toute bombe vers les falaises blanches, vers la Vallée bleue, vers la centrale dont je verrais bientôt les quatre tours de béton gris se dresser dans le ciel pur, ces quatre tours tutélaires coiffées de leurs panaches blancs - les armoiries du nucléaire, le blason du canton. »

Biographie

Né en 1980 à Lyon, Emmanuel Ruben est l'auteur d'une dizaine de livres - romans, récits, essais -, parmi lesquels Sur la route du Danube (prix Nicolas Bouvier 2019), Sabre (prix des Deux-Magots 2021) et Les Méditerranéennes (prix du roman historique 2022).

Avis des lecteurs

Du même auteur : Emmanuel Ruben

Les Méditerranéennes

Hommage à l'Ukraine

Dans l'archipel de l'écriture

Sur la route du Danube

Sous les serpents du ciel

Sur la route du Danube

Sabre

Icecolor : récit

Les Méditerranéennes