Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 203 pages
Poids : 290 g
Dimensions : 14cm X 23cm
ISBN : 978-2-7535-5344-6
EAN : 9782753553446
Manipulations et influences
réalités et représentations à travers deux siècles d'études
Quatrième de couverture
Manipulations et influences
Réalités et représentations à travers deux siècles d'études
Le concept de manipulation exprime la crainte que, par des techniques d'influence puissantes, des manipulateurs lointains et invisibles orientent nos pensées, désirs et actions, et ceci sans notre consentement et sans que nous en ayons conscience.
Stéphane Laurens montre que ces craintes sont irrationnelles, car si des influences efficientes s'exercent sur nous, elles viennent avant tout de proches et servent à notre insertion sociale. Analysant les croyances sur lesquelles reposent ces craintes, revisitant des formes archaïques d'influence (possession, magnétisme...) et décryptant des expériences emblématiques (de Asch et de Milgram notamment), il montre que le dualisme manipulateur/manipulé est une illusion qui masque le déterminant fondamental du lien social : un système de significations partagées qui définit les entités en présence (exorciste-possédé ; hypnotiseur-hypnotisé ; autorité-soumis...), les rôles de chacun (ordonner-obéir, suggérer-réaliser...), les symboles (croix, blouse blanche...), les gestes pertinents (regard, ton...) et les effets.
Est-on manipulé ? Oui, mais autant que le manipulateur l'est lui-même ! Il doit croire en l'efficacité des techniques qu'il utilise et ces dernières doivent apparaître comme valides non seulement pour lui et celui qu'il manipule, mais aussi pour la société dans laquelle s'inscrit leur relation.
Si Stéphane Laurens montre que les effets de l'influence ou de la manipulation sont ténus, il décèle un danger bien plus grand : croire en l'existence d'influences puissantes conduit à mettre en place des politiques liberticides (chasse aux sorcières, interdiction d'hypnotiser, délit de manipulation) afin de protéger les individus d'influences supposées néfastes. Plus largement, il montre que les concepts d'influence ou de manipulation n'ont aucune valeur explicative, mais conduisent à des interprétations fallacieuses des conduites sociales.