Marche en la demeure

Le sens du chemin d'écriture que nous fait parcourir Isabelle Poncet-Rimaud est déjà concentré dans le titre de son recueil Marche en la Demeure, sous ce qui semblerait une contradiction. La «marche» ou mouvement, ici comme une sorte d'arrêt en la «demeure», à l'intérieur de l'être, lieu de réflexion et de contemplation.

C'est à la jonction de ces deux mots essentiels que ce poète conquiert sa parole profonde, orante, épurée. Mais avant, il faudra «marcher l'immobile» où «se creuse l'écart des pas/en dérive d'aimer», «prend(re) le large/comme l'arbre de son enracinement» puis passer par l'abandon pour le véritable accomplissement sans manquer de puiser à la source de l'autre. Entre-temps dans l'âpre difficulté d'être, l'auteur sera devenu «chair et terre au ventre de sa vie», appel et réponse, cri au ciel de lait et écriture : Dire... de l'amour.

Katty Verny-Dugelay