Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 344 pages
Poids : 548 g
Dimensions : 15cm X 24cm
ISBN : 978-2-84578-071-2
EAN : 9782845780712
Maroc, les années de plomb, 1958-1988
chroniques d'une résistance
Quatrième de couverture
Ce livre est l'histoire d'une revue engagée, Lamalif, publiée au Maroc au coeur des « années de plomb » (1958-1988). Mais c'est aussi le récit vivant du cheminement des hommes et des femmes qui ont porté les idées « post-indépendance » dans un pays du Maghreb, durant les années tendues de la guerre froide : recherche d'un socialisme à visage humain, tiers-mondisme, non-alignement, construction maghrébine.
Zakya Daoud, cofondatrice de la revue, restitue les interrogations qui traversaient l'époque : comment transformer l'indépendance politique en indépendance économique et en mieux-être social ? Comment modifier les rapports politiques ? Comment faire émerger une culture spécifique et opérer le passage de la tradition à la modernité ?
Chronique des rapports tumultueux entre les médias et les pouvoirs, l'ouvrage se penche sur la façon dont les intellectuels peuvent imposer leurs idées : Comment penser une société ? Sous quelles influences se transforme-t-elle ? Quel est le rôle des médias dans ces transformations ? Comment les rapports humains sont-ils marqués et pervertis par les évènements politiques ?
Au Maroc, dans les années soixante, deux visions de l'avenir se combattent : de crises politiques en émeutes populaires et en coups d'états militaires, une de ces visions, appuyée sur l'ordre, le conservatisme et la tradition, l'emporte sur l'autre, qui cependant ne cesse de résister.
La revue Lamalif s'efforce d'accompagner, de comprendre cette évolution, de déceler les permanences sous l'éphémère, pour tenter de dépasser le désespoir et d'engager l'avenir. Elle est le miroir des vécus, des interrogations, des doutes des intellectuels lors de cette période capitale. Elle devient par là même un des socles qui, plus tard, donnera naissance au « nouveau Maroc ». Celui-ci émerge lentement des transformations sociales, économiques et politiques et surtout des inévitables pressions internationales. Mais c'est lorsque certaines des idées défendues par Lamalif vont finir par prévaloir que la revue est paradoxalement contrainte à la disparition. Phénomène triste et banal : il ne faut pas que ceux qui ont porté les idées nouvelles puissent être en mesure d'en tirer avantage, il faut les rayer de la mémoire.
Au-delà de la chronique d'une expérience humaine, de la vie d'un groupe d'individus habités par un même idéal, de la trajectoire d'une revue engagée, de l'étude d'un cas politique exemplaire, ce livre se veut le témoin et l'archive d'une résistance intellectuelle.