Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 300 pages
Poids : 390 g
Dimensions : 15cm X 20cm
ISBN : 978-2-13-060689-5
EAN : 9782130606895
Maurice Scève ou L'emblême de la perfection enchevêtrée
Délie, objet de plus haute vertu (1544)
Quatrième de couverture
Lyon, carrefour économique et culturel dès l'Antiquité et le Moyen Âge, est à l'époque des guerres d'Italie (1494-1559) un relais important pour l'épanouissement de la Renaissance française dans sa richesse littéraire et artistique. Les sciences et la philosophie se mêlent alors aux fêtes et jeux urbains, à l'architecture, à l'archéologie, aux techniques d'édition et d'illustration pour créer des chefs-d'oeuvre insoupçonnés : en poésie amoureuse, voici la Délie de Maurice Scève.
Tourmentés, lunatiques, méditatifs et soudain bienheureux, puis cédant de nouveau à l'égarement, les vers de Maurice Scève, véritable «prince» de la Renaissance lyonnaise aux dates incertaines (1501-1563 ?), dessinent une perfection qu'on dirait enchevêtrée dans l'inspiration qui la suscite. Du coup de foudre amoureux qui le paralyse au premier regard, le poète ne sort plus jamais : il reste embarrassé, «mal caut», en «pensée obscure», en «haut désir de douce piperie», et dit la complexité tortueuse et délectable de son agitation d'esprit.
Le surnom de Délie, donné par Maurice Scève à la poétesse Pernette du Guillet, désigne la muse du poète lyonnais. Délie objet de plus haute vertu (1544), premier recueil français composé pour mieux s'en distancier sur le modèle du Canzoniere de Pétrarque, présente un ensemble de 449 dizains de décasyllabes - parfaite quadrature - ponctués toutes les neuf pièces d'emblèmes qui donnent un rythme, une dimension d'échappée fugitive et une portée symbolique à la quête amoureuse. Telle est la perfection enchevêtrée qui, avant Ronsard, Du Bellay et l'ensemble de la génération de la Pléiade qu'elle va influencer, s'offre à l'analyse.