Mauvaise nouvelle

roman

Cet élégant jeune homme qui déambule dans les rues de Manhattan, un sac en papier marron à la main, c'est Patrick Melrose, un drogué notoire venu de l'autre côté de l'Atlantique récupérer les cendres de son père.

Entre deux fixes de cocaïne, quelques mondanités de rigueur auxquelles se doit l'aristocrate britannique qu'il est, Patrick nous entraîne pas à pas dans le vertigineux tourbillon de la drogue.

"Le cadavre de son grand ennemi, les ruines de son créateur, le corps de son père mort" tout cela est désormais dans le sac en papier. Reste la souillure qui coule dans ses veines, le viol commis par son père dont il avait été la victime et "le poids énorme de ce qui n'avait pas été dit, de ce qui ne serait jamais dit, l'urgence de le dire maintenant qu'il n'y avait plus personne pour l'entendre."

L'enfant meurtri de Peu Importe nous revient drapé dans le manteau sombre d'un dandy camé, hanté par son destin.

"Chroniqueur impavide des dépravations de la haute société britannique" (The Independent), Edward St Aubyn, nous livre avec Mauvaise nouvelle le second volet d'une âpre, puissante et caustique trilogie commencée avec Peu Importe, paru aux Editions Balland en 1994.

Comparé à Evelyn Waugh et à Oscar Wilde (Literary Review de Londres), le ton de St Aubyn, à la lisière du sarcasme et de l'optimisme, ajoute à ce règlement de comptes posthume entre un père et son fils une dérision ultime : le raffinement extrême de la souffrance.