McGannon, père et fils

Si McGannon pouvait se vanter d'une chose, c'était bien de garder son sang-froid et sa désinvolture quelles que soient les circonstances. Plus cool que lui, ça n'existait pas. Mais là, il était sur le point de perdre sa légendaire décontraction. Car une chose totalement inconnue s'agitait à ses pieds, émettait toute sorte de sons étranges et stridents, et semait une pagaille indescriptible dans son bureau depuis l'instant où une jeune femme dont McGannon se souvenait à peine la lui avait rageusement déposée en disant : «Voilà ton fils, McGannon ! Il est à toi, je te le cède, fais-en ce que bon te semble. Moi, je démissionne, je rends mon tablier !» McGannon n'avait même pas eu le temps de répondre : «Hep ! Qu'est-ce qui prouve que je suis le père ? Je ne veux pas de ce bébé !» La mère avait déjà filé. A présent, il avait un bébé sur les bras. Qu'allait-il faire de ce cadeau ? Il était génial en informatique, lui, pas Superpapa ! Et dire que, volage de nature, il n'avait même pas une petite amie attitrée pour l'aider ! Bref, il était dans de sales draps. Dans les couches jusqu'au cou. Et pour s'en sortir, il allait devoir faire preuve d'une sacrée imagination !